Malgré les lois nationales et les conventions internationales, qui protègent les espèces animales rares dans le monde, la chasse de ces derniers semble être le hobby favori des émirs du Golfe.
Les princes des pays du Golfe s’adonnent à la chasse de l’outarde, les perdrix, les faucons et de la gazelle ainsi que d’autres animaux protégés par la législation internationale. Le braconnage du Rym est incessant dans le sud algérien et les gazelles capturées vivantes rapportent d'importantes sommes comprises entre 20 000 et 50 000 DA. Parmi les pays concernés : la Tunisie, la Libye, l’Arabie Saoudite et la Syrie.
Des chasseurs algériens des régions sud du pays, sont à l'origine de ce massacre. Ceux-ci traquent des espèces animales en voie de disparition, qui est bien évidemment une activité non autorisée, dans le but de les revendre à des contrebandiers spécialisés dans la revente de ces espèces à travers des circuits informels. Les Rym sont ensuite frauduleusement envoyés vers les pays du Golfe. Que prévoit la réglementation algérienne pour la protection de ces espèces et de ce braconnage?
Les princes du Golf au sud algérien
En Algérie, les opérations de chasse de l'outarde et la gazelle s'étaient intensifiées depuis l'arrivée d'Abdelaziz Bouteflika, ancien président de la république algérienne, dans les années 2000.
Les émirs du Golfe, ayant eu l’accord des autorités arrivaient au grand Sahara algérien à la chasse de l'outarde et la gazelle qui pourtant, sont des espèces officiellement protégées, par la loi algérienne.
L'outarde est protégée par des conventions internationales et en Algérie par un décret d’août 1983 renforcé par un arrêté de janvier 1995.
La zone privilégiée par ces riches braconniers était située au sud-ouest de l'Algérie, dans l’immense espace entre El Bayadh et Béchar.
Les centaines de chasseurs qui viennent dans le sud algérien ne se contentent pas seulement de chasser. Ils se livrent aussi au pillage des nids des outardes, ne laissant aucune chance à cette espèce de se reproduire.
En Tunisie, en 1980, les spécialistes avaient tiré la sonnette d'alarme sur les conséquences de ces battues sauvages qui menacent l'équilibre écologique de la région.
La chasse au Rym algérien
Gazelle rouge, gazelle d'Atlas, gazelle dama, gazelle dorcas, gazelle du Sahara, sont toutes considérées comme espèces animales menacées de disparition et protégées par la loi, plus précisément par l' Ordonnance n° 06-05 du 15 juillet 2006 relative à la protection et à la préservation de certaines espèces animales menacées de disparition.
Est donc interdite par la loi la capture, la détention, le transport, la naturalisation ou la commercialisation des animaux ou parties d'animaux de ces espèces menacées de disparition.
Pourtant à Damas, le musc syrien réputé à l'échelle internationale, est produit avec une matière que l’on retrouve dans le corps du Rym algérien.
Or la disparition de ces espèces est manifeste depuis les années 1980/1990. Aujourd’hui, après ces massacres quotidiens, il faut parcourir des centaines de kilomètres pour pouvoir apercevoir quelques gazelles.
L’absence d’un parc naturel, suite aux abattages excessifs des arbres et plantes, notamment ceux constituant les principaux aliments du Rym ajoutent à cette rarification.
D'autres facteurs, ont poussé des centaines de gazelles à fuir le territoire algérien pour se réfugier dans des pays frontaliers tels que la Tunisie et la Libye, là où elles se retrouvent et se sentent en sécurité.
Les sanctions prévues par la loi
L'article 9 de la même ordonnance, dispose que toute capture, détention, transport, naturalisation ou commercialisation des animaux ou parties d'animaux des espèces menacées de disparition, cité dans l’article 3 de la même ordonnance, sera punie d'un emprisonnement d'un (1) an à trois (3) ans et d'une amende de deux cent mille dinars (200.000 DA) à cinq cent mille dinars (500.000 DA).
Les produits de la chasse, les armes, munitions, véhicules et tous moyens ayant été utilisés pour la chasse ou la capture de ces animaux seront confisqués.
Les personnes ayant permis, facilité, aidé ou contribué par quelque façon que ce soit, seront punies d'une peine d'emprisonnement d'un (1) an à deux (2) ans et d'une amende de cent mille dinars (100.000 DA) à trois cent mille dinars (300.000 DA).
La personne ayant commis l’infraction sera puni d'une peine d'emprisonnement d'un (1) an à dix-huit (18) mois et d'une amende de cinquante mille dinars (50.000 DA) à deux cent mille dinars (200.000 DA), et sera tenu des frais de démolition des constructions et de la remise en état des lieux.
La réalité des précautions prises par la loi
Ces braconnages ne cessent pas, malgré la protection de ces animaux en voie de disparition, et les sanctions prévues par la loi.
La commission nationale de protection des espèces animales menacées de disparition doit surveiller de près ces braconniers et mettre de plus importantes mesures de sécurité pour ces animaux au risque de voir ces espèces anéanties.
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