Une nouvelle plateforme de protection des biens culturels nommée “Turathi” a été lancée par le ministère de la Culture et des arts. Celle-ci a été réalisée en collaboration avec l’ambassade des États-Unis et plus précisément l’organisation gouvernementale “The Antiquities Coalition”, cette plateforme a été créée en vue de mettre un terme au pillage et au trafic d'antiquités en Algérie.
Cette action conjointe vise à mettre en œuvre diverses stratégies visant à renforcer la protection globale du patrimoine culturel et les mesures nécessaires pour activer les moyens appropriés afin d'identifier les biens culturels les plus vulnérables aux crimes liés au patrimoine culturel.
Le fonctionnement de la plateforme
Turathi est un outil destiné principalement aux douanes, aux forces de l'ordre et aux partenaires internationaux, pour aider à identifier les découvertes et à mettre fin au trafic de biens culturels. L’utilisation de la plateforme représente une étape initiale leur permettant d'identifier les biens culturels, par une comparaison préliminaire entre leurs découvertes et des artefacts similaires.
Afin de soutenir les efforts algériens de lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel, l'équipe de The Antiquities Coalition a travaillé en coordination avec le ministère de la Culture et des Arts, avec la participation d'un certain nombre de musées, afin de construire un guide photographique et une base de données électronique, permettant l'identification des biens culturels.
Cependant, cet outil est à la disposition de tous, dans le but d'engager et de responsabiliser la société civile pour la protection du patrimoine culturel algérien. Cette base de données illustre les catégories ou types de biens culturels les plus susceptibles d'être pillés, volés et commercialisés de manière illicite. Néanmoins, en raison de la grande diversité des objets, des types et des époques, ce guide ne présente pas une liste exhaustive des objets culturels d'Algérie, et n'illustre pas non plus les objets culturels qui sont effectivement volés.
La protection des bien culturels en Algérie
L'Algérie, pays à fort potentiel et caractère historique et culturel, la mise en place de normes législative de sécurisation et de veille au respect de ces biens est primordial pour maintenir et protéger notre patrimoine culturel, la loi n° 98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel et selon l’article 2.
Aux termes de la présente loi, sont considérés comme patrimoine culturel de la nation tous les biens culturels immobiliers, immobiliers par destination et mobiliers existant sur et dans le sol des immeubles du domaine national, appartenant à des personnes physiques ou morales de droit privé, ainsi que dans le sous-sol des eaux intérieures et territoriales nationales légués par les différentes civilisations qui se sont succédées de la préhistoire à nos jours.
Font également partie du patrimoine culturel de la nation, les biens culturels immatériels produits de manifestations sociales et de créations individuelles et collectives qui s'expriment depuis des temps immémoriaux à nos jours.
Les types de biens culturels
Les types de biens culturels sont cités à l’article 3 de la loi , et se divisent en sous sections :
1 - les biens culturels immobiliers :
Selon l’article 8 de la susmentionnée loi Les biens culturels immobiliers comprennent:
- Les monuments historiques;
- Les sites archéologiques;
- Les ensembles urbains ou ruraux.
2 - les biens culturels mobiliers
Une liste de biens culturels mobiliers est citée à l’article 50 de la présente loi comme suit :
- Le produit des explorations et des recherches archéologiques, terrestres et sub-aquatiques;
- Les objets d'antiquité tels qu'outils, poteries, inscriptions, monnaies, sceaux, bijoux, habits traditionnels, armes et restes funéraires;
- Les éléments résultant du morcellement des sites historiques;
- Le matériel anthropologique et ethnologique;
- Les biens culturels liés à la région, l'histoire des sciences et techniques, l'histoire de l'évolution sociale, économique et politique;
- Les biens d'intérêt artistique
3 - les biens culturels immatériels.
L’article 67 définit les bien culturels immatériels en donnant des exemples de ce type de biens :
“Les biens culturels immatériels se définissent comme une somme de connaissances, de représentations sociales, de savoir, de savoir-faire, de compétences, de techniques, fondés sur la tradition dans différents domaines du patrimoine culturel représentant les véritables significations de rattachement à l'identité culturelle détenus par une personne ou un groupe de personnes.
Il s'agit notamment des domaines suivants: l'ethnomusicologie, les chants traditionnels et populaires, les hymnes, les mélodies, le théâtre, la chorégraphie, les cérémonies religieuses, les arts culinaires, les expressions littéraires orales, les récits historiques, les contes, les fables, les légendes, les maximes, les proverbes, les sentences et les jeux traditionnels”.
L'Algérie a par ailleurs ratifié un bon nombre de conventions afin de protéger ces biens culturels. Voici une liste non exhaustive des conventions ratifiées par notre pays :
- Conventions de Genève de 1949 (Protocole I) ratifiées en 1989
- 1970 Convention de l'UNESCO concernant les mesures à prendre pour interdire et prévenir l'importation et l'exportation illicites de biens culturels. ratifiée en 1974.
- Convention UNIDROIT de 1995 sur les biens culturels volés ou illicitement exportés, ratifiée en 2015.
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