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01 Jul , 2025

Apport de liquidité d’urgence : un filet de sécurité inédit pour les banques algériennes avec le règlement 25-04

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Apport de liquidité d’urgence : un filet de sécurité inédit pour les banques algériennes avec le règlement 25-04 illustration

Lorsqu’une banque ne dispose plus temporairement de l'argent liquide nécessaire pour faire face à ses paiements (rembourser des dépôts, honorer des virements, etc.), on dit qu’elle traverse une crise de liquidité. Cela peut arriver même si la banque est en bonne santé sur le long terme (par exemple, si elle possède beaucoup d’actifs comme des crédits accordés à ses clients, mais qu’elle ne peut pas les transformer immédiatement en argent disponible).

Avant mai 2025, la Banque d’Algérie avait déjà des outils pour aider les banques à se refinancer, notamment grâce à ce qu'on appelle le refinancement classique. Cela signifie que la Banque centrale prête de l'argent aux banques, généralement à court terme, en échange de garanties (par exemple : des obligations publiques, des créances sûres). Ces opérations sont planifiées, encadrées, et font partie de la politique monétaire normale.

Mais ce système avait une limite importante : il ne permettait pas de répondre à des situations exceptionnelles où une banque, même solide, fait face à un besoin urgent et imprévu de liquidités (par exemple en cas de panique des déposants, de perturbations du marché interbancaire ou de choc économique brutal). Or, ce type de crise peut s'aggraver très vite, affecter d'autres banques, et menacer la stabilité de tout le système financier.

C’est pour combler cette lacune qu’a été adopté le Règlement n° 25-04 du 7 mai 2025. Ce texte met en place un dispositif spécial : l’apport de liquidité d’urgence. Concrètement, il s’agit d’un prêt exceptionnel accordé par la Banque d’Algérie à une banque en difficulté passagère, sous conditions strictes. L’objectif est double :

  • éviter qu’une situation de tension financière temporaire ne dégénère ;
  • protéger l’ensemble du système bancaire et les épargnants.

Mais ce mécanisme n’est ni automatique ni gratuit : il est réservé à des cas bien précis, encadré par des garanties solides, et nécessite une autorisation du Conseil monétaire et bancaire.

Un mécanisme exceptionnel, destiné à des banques en difficulté temporaire

Le règlement précise que l'apport de liquidité d'urgence n’est pas un outil de secours ordinaire. Il est réservé à deux situations :

  • Lorsque la banque est solvable et viable, mais fait face à des difficultés passagères pour honorer ses engagements à court terme.
  • Ou, dans des cas plus complexes, lorsque la solvabilité est incertaine ou que la banque n’a pas suffisamment de garanties à offrir, à condition qu’une garantie de l’État soit obtenue.

Dans tous les cas, ce mécanisme est subordonné à l’épuisement des autres recours : financement interbancaire, aides des actionnaires, ou refinancement classique.

Autre point crucial : la demande d’aide doit être accompagnée d’un plan d’action crédible et d’un plan de financement clair, permettant à la Banque d’Algérie d’évaluer les perspectives de redressement de la situation.

Enfin, le règlement exige que l’apport soit garanti par des effets appropriés (actifs), ce qui permet à la Banque centrale de limiter son exposition au risque.

Un encadrement rigoureux et des contreparties strictes pour éviter les abus

L’apport de liquidité d’urgence est accordé pour une durée maximale de six mois, renouvelable une seule fois. Il fait l’objet d’une convention formelle entre la Banque d’Algérie et la banque bénéficiaire, précisant les montants, la durée des tirages et les modalités de remboursement.

Le taux appliqué à cet apport est plus élevé que le taux de prêt marginal habituel, ce qui en fait un financement coûteux, conçu pour dissuader les banques d’y recourir de manière abusive.

Autre exigence : la banque doit mettre à jour chaque mois son plan de financement, afin de permettre un suivi régulier de sa situation de liquidité.

Enfin, la Banque d’Algérie informe le ministère des Finances de chaque opération, assurant une transparence institutionnelle.

À noter que le texte tient également compte des banques opérant en finance islamique, en prévoyant des adaptations spécifiques.

Vers une meilleure stabilité du système bancaire algérien

Le Règlement n° 25-04 du 7 mai 2025 s’inscrit dans une logique de prévention des crises et de modernisation de la régulation bancaire. En encadrant strictement l’aide d’urgence, le texte cherche à protéger la stabilité du système financier algérien sans pour autant encourager la prise de risques excessifs.

Il s’agit là d’un progrès important dans le droit bancaire algérien, qui se rapproche des standards internationaux, tout en préservant les prérogatives souveraines de la Banque d’Algérie et la sécurité du secteur bancaire dans son ensemble.


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