La loi de finances pour 2025 introduit plusieurs réformes fiscales, dont l’augmentation de deux taxes majeures : la taxe sur la publicité et la taxe de contribution de solidarité (TCS). Ces hausses sont perçues comme une réponse à la nécessité d'augmenter les recettes fiscales dans un contexte économique difficile, marqué par la baisse des revenus issus des hydrocarbures, qui constituent une part importante du budget national. Toutefois, ces augmentations suscitent également des préoccupations concernant leur impact potentiel sur les entreprises et l'économie en général.
Modification du taux de la taxe sur la publicité
Les récentes hausses des taxes sur la publicité et la solidarité en Algérie sont des mesures mises en place par le gouvernement pour renforcer les finances publiques et répondre aux défis économiques et sociaux du pays.
L’article 117 de la loi de finances pour 2025 modifie l’article 63 de la loi de finances complémentaire de 2010, portant sur la taxe appliquée au chiffre d’affaires issu des activités publicitaires.
- Taux de la taxe : Le taux de la taxe est désormais porté de 1 % à 2 %, sans distinction de la situation financière de l'entreprise (qu'elle soit excédentaire ou déficitaire).
- Affectation des recettes : Les fonds générés par cette taxe sont répartis comme suit
- 50 % sont alloués au budget de l’État ;
- 25 % sont affectés au « Fonds national pour le développement de la technique et de l’industrie cinématographiques » ;
- 25 % sont destinés au « Fonds d’aide à la presse écrite, audiovisuelle, électronique, ainsi qu'aux actions de formation et de perfectionnement des professionnels de la presse ».
Bien que cette modification participe au financement de projets culturels et médiatiques, elle augmente les charges des entreprises évoluant dans le secteur de la communication.
Augmentation du taux de la taxe de contribution de solidarité (TCS)
L’article 178 de la loi de finances pour 2025 modifie une disposition introduite par la loi de finances de 2018, qui avait instauré la taxe de contribution de solidarité.
- Champ d’application : Cette taxe s’applique aux opérations d’importation de marchandises destinées à la consommation en Algérie.
- Taux révisé : Le taux de cette taxe, initialement fixé à 2 %, est désormais porté à 3 %.
Cette augmentation entraîne une hausse des coûts d’importation, ce qui pourrait se traduire par une répercussion sur les prix finaux des produits destinés à la consommation.
Conséquences économiques et sociales de la hausse de la TCS
L’instauration de ces taxes n’est pas sans conséquences pour les différents acteurs économiques :
- Impact sur les coûts d’importation : L’augmentation du taux à 3 % alourdit les charges des importateurs, ce qui pourrait engendrer une hausse des prix des produits importés et affecter le pouvoir d’achat des ménages.
- Pression inflationniste : Cette hausse, appliquée à une large gamme de produits, pourrait alimenter l’inflation et fragiliser la stabilité économique.
- Compétitivité des entreprises : Les entreprises dépendantes des importations devront absorber ces coûts supplémentaires ou les répercuter sur les consommateurs, ce qui risque de nuire à leur rentabilité.
- Incitation à la production locale : En revanche, cette mesure pourrait encourager la production nationale en rendant les produits importés moins compétitifs.
Une communication nécessaire sur les objectifs
Pour apaiser les inquiétudes, il est essentiel de clarifier les objectifs de ces hausses fiscales. Si elles visent à financer des programmes sociaux ou solidaires, une communication transparente sur l’utilisation des recettes pourrait favoriser leur acceptation par les citoyens et les entreprises.
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