En prévision de l’afflux massif de voyageurs durant l’été 2025, la Compagnie Nationale de Transport Maritime des Passagers (ENTMV) a publié un communiqué annonçant des mesures exceptionnelles. Entre le 15 juin et le 15 septembre 2025, certains véhicules ne seront plus autorisés à embarquer ou débarquer dans les ports d’Alger et d’Oran.
Il s’agit notamment :
- des voitures neuves ou de moins de 3 ans, importées à titre individuel,
- des véhicules utilitaires (fourgonnettes),
- et des véhicules de plus de 7 places.
Ces mesures visent à désengorger les grands ports pendant la haute saison. Les voyageurs concernés pourront utiliser les ports de Béjaïa, Skikda ou Annaba. Ce type de décision, bien qu’administratif, est encadré par le droit algérien, qui garantit également la protection des droits des passagers.
Sur quoi reposent légalement ces mesures ?
Qui décide de ces restrictions ?
Les mesures annoncées par l’ENTMV sont prises en coordination avec les autorités de tutelle, à savoir :
- le ministère des Transports,
- et, pour les aspects douaniers, la Direction Générale des Douanes.
Selon l’article 2 de la loi n° 98-05 du 25 juin 1998 relative au transport maritime, l'État peut réglementer l'accès aux ports pour assurer le bon fonctionnement du transport maritime.
“L'organisation et les attributions de l'administration maritime locale sont fixées par voie réglementaire”
En effet, une autorité compétente peut limiter ou interdire certaines catégories de transport en fonction des besoins logistiques et de sécurité.
Pourquoi interdire ces véhicules ?
Ces véhicules prennent beaucoup de place dans les navires et ralentissent le traitement aux frontières. En période estivale, des dizaines de milliers de passagers arrivent par bateau. En interdisant temporairement certains types de véhicules dans les ports les plus fréquentés, les autorités veulent :
- réduire les embouteillages dans les ports,
- accélérer le déchargement et les contrôles douaniers,
- et améliorer l’accueil des familles pendant les vacances.
Quels sont les droits des passagers concernés ?
Peut-on changer de port ou se faire rembourser ?
Oui. L’ENTMV a prévu deux solutions pour les passagers ayant déjà acheté leurs billets vers Alger ou Oran et qui voyagent avec un véhicule concerné par l’interdiction :
- changer gratuitement la destination vers un port autorisé (Béjaïa, Skikda ou Annaba),
- ou demander un remboursement total du billet.
Selon le Code civil algérien, toute modification d’un contrat (ici, un billet de transport) qui rend impossible l’exécution prévue, donne droit à une compensation ou un remboursement.
Que faire si un problème se pose ?
En cas de désaccord, le voyageur peut :
- contacter le service réclamations de l’ENTMV,
- saisir les services du ministère du Commerce (Direction de la régulation et de la protection du consommateur),
- ou, en dernier recours, introduire un recours auprès du juge administratif, car l’ENTMV est une entreprise publique.
Le principe de transparence du service public, principe fondamental du droit administratif, oblige l’ENTMV à informer les voyageurs, à traiter équitablement leurs demandes, et à éviter toute discrimination.
Les restrictions annoncées pour l’été 2025 dans les ports d’Alger et d’Oran ne sont pas des décisions arbitraires : elles sont légales, temporairement justifiées, et s’inscrivent dans une logique de meilleure organisation du service public maritime. En parallèle, le droit algérien garantit aux usagers la possibilité d’être remboursés ou de modifier leurs réservations sans frais, dans le respect de leurs droits contractuels.
A titre informatif, pour toute question ou démarche, il est recommandé de se rapprocher rapidement des agences de l’ENTMV ou de contacter leur service client aux numéros suivants :
- +213 21 64 34 78 / 33
- +213 21 64 34 43 / 77
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