Les institutions publiques algériennes à l’étranger – comme les ambassades, consulats, ou autres représentations – utilisent divers équipements et matériels dans le cadre de leur fonctionnement quotidien. Lorsque ces biens, devenus usagés, doivent être rapatriés et mis à la consommation en Algérie (c’est-à-dire utilisés sur le territoire national ou vendus), leur entrée dans le pays doit respecter des règles douanières précises.
Pour organiser cette opération, un arrêté interministériel du 10 avril 2025 a été pris par le ministre d’État chargé des Affaires étrangères et le ministre des Finances. Cet arrêté fixe les conditions de dédouanement (la procédure pour faire passer légalement les marchandises à la frontière) pour les biens usagés appartenant à l’État et situés hors du territoire national.
L’objectif est d’alléger et de clarifier les démarches administratives, tout en garantissant la traçabilité et la légalité de ces opérations.
Une procédure simplifiée et exonérée de taxes pour les biens publics
L’article 2 de l’arrêté prévoit que le dédouanement des marchandises usagées appartenant à l’État ou à ses établissements publics s’effectue sans passer par les formalités habituelles du commerce extérieur et des changes. En clair, il n’est pas nécessaire d’avoir une autorisation d’importation classique, comme c’est le cas pour les importateurs privés.
De plus, ces biens bénéficient d’une exonération des droits de douane, de la TVA et de la contribution de solidarité. Cela signifie qu’aucun impôt ou frais n’est exigé à leur entrée en Algérie.
Justification de l’exemption
Cette exemption se justifie par le fait que ces biens appartiennent déjà à l’État et ne sont donc pas considérés comme des marchandises importées dans un but commercial.
Des conditions encadrées pour garantir la transparence et l’authenticité des biens importés
Bien que la procédure soit allégée, certaines garanties sont imposées pour éviter tout abus ou confusion :
- Le dossier de dédouanement doit comporter une attestation de propriété, délivrée par l’ambassade ou le consulat algérien du pays où se trouvent les biens. Cette attestation, visée officiellement, liste tous les objets, leur quantité, valeur, et caractéristiques.
- Cette attestation repose sur des documents justificatifs prouvant que l’État est bien le propriétaire légitime des biens (factures, dons officiels, cessions, etc.).
- L’importation doit être faite en une seule opération, dans un délai maximal d’un an à partir de la date de visa du document officiel. Cela évite les importations étalées ou incertaines dans le temps.
Cette rigueur vise à préserver les intérêts de l’administration, à garantir la traçabilité des équipements rapatriés, et à lutter contre toute tentative de fraude ou de réutilisation abusive du cadre public à des fins privées.
Cet arrêté du 10 avril 2025 offre un cadre juridique clair et pratique pour une situation bien spécifique mais fréquente dans le fonctionnement des services publics à l’étranger. Il équilibre souplesse administrative, exonération financière et exigences de transparence, en tenant compte du caractère non commercial et public des biens concernés. Il s’agit d’un exemple concret de simplification de la réglementation douanière au service de l’efficacité de l’État.
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