La circulaire n° 07/MF/DGI/LF.2025, en date du 27 février 2025, a introduit une série de mesures visant à réaménager les sanctions en matière de déclaration relative à la taxe de formation professionnelle et à la taxe d'apprentissage. Ces deux taxes, qui concernent les entreprises, sont essentielles pour financer la formation continue des salariés ainsi que les dispositifs d’apprentissage. Cependant, en raison de diverses difficultés rencontrées par les entreprises dans le respect des délais de déclaration, le législateur a jugé nécessaire de procéder à un réajustement des sanctions applicables en cas de manquement.
Quelles sont ces nouvelles dispositions?
Le contexte et les enjeux des taxes de formation professionnelle et d’apprentissage
Les taxes de formation professionnelle et d’apprentissage font partie du système de financement de la formation continue et de l’apprentissage. En vertu de la législation en vigueur, toute entreprise assujettie doit effectuer une déclaration annuelle précisant le montant des contributions dues. Cette déclaration permet de calculer et d'affecter les fonds aux différents dispositifs de formation et d’apprentissage.
La taxe d’apprentissage est une contribution obligatoire pour les entreprises, destinée à financer le développement de l’apprentissage. Elle est calculée sur la base de la masse salariale, et les entreprises doivent la verser selon des modalités bien précises, en fonction de leur taille et de leur secteur. La taxe de formation professionnelle, quant à elle, finance principalement la formation des salariés. Elle est également calculée sur la masse salariale et implique une déclaration spécifique dans des délais imposés par la législation.
Cependant, de nombreuses entreprises rencontrent des difficultés pour respecter ces délais de déclaration, ce qui peut entraîner des sanctions. Le réaménagement des sanctions, prévu par la circulaire n° 07/MF/DGI/LF.2025, vise à répondre à ces préoccupations tout en garantissant une gestion efficace de ces taxes.
Le réaménagement des sanctions : une nouvelle approche face aux manquements des entreprises
La circulaire n° 07/MF/DGI/LF.2025 apporte des modifications significatives concernant les sanctions applicables en cas de défaut ou de retard de déclaration pour la taxe de formation professionnelle et la taxe d’apprentissage. Ces ajustements sont motivés par la volonté d’alléger la pression fiscale sur les entreprises, tout en maintenant des mesures incitatives à la régularisation des manquements.
Les sanctions allégées : une approche plus proportionnée
Auparavant, en cas de retard dans le dépôt de la déclaration, les entreprises étaient passibles d’une amende forfaitaire, souvent considérée comme trop lourde.
Désormais, la circulaire prévoit une modulation de la sanction en fonction de la gravité du manquement et de la bonne foi de l'entreprise. Ainsi, pour un retard de déclaration, une simple pénalité de retard proportionnée au montant de la taxe sera appliquée, contrairement à l'amende forfaitaire d’un montant fixe précédemment instaurée.
De plus, en cas de première infraction, un mécanisme de remise gracieuse pourra être envisagé, permettant aux entreprises de régulariser leur situation sans pénalité, à condition qu'elles procèdent à la déclaration dans un délai déterminé après notification du manquement.
Les incitations à la régularisation volontaire
La circulaire met également en place des incitations fortes à la régularisation volontaire. En effet, les entreprises ayant pris l'initiative de corriger leur déclaration avant tout contrôle de l'administration pourront bénéficier d'une réduction significative des sanctions financières. Ce système vise à encourager les entreprises à déclarer spontanément toute erreur ou omission, contribuant ainsi à une meilleure gestion des taxes et au financement des dispositifs de formation professionnelle et d’apprentissage.
L’administration fiscale, quant à elle, met en place des mesures de suivi renforcé, permettant de détecter les irrégularités plus rapidement tout en offrant aux entreprises un délai supplémentaire pour régulariser leurs déclarations avant qu'une sanction plus sévère ne soit appliquée.
En définitive, en allégeant les sanctions et en offrant des possibilités de régularisation volontaire, la circulaire permet de trouver un équilibre entre les obligations fiscales des entreprises et leur capacité à se conformer aux exigences administratives. Cette approche plus flexible et incitative semble répondre aux préoccupations des entreprises, tout en garantissant le bon fonctionnement des dispositifs de formation et d’apprentissage, essentiels pour le développement des compétences dans le monde du travail.
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