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24 juil. , 2025

Toxicomanie, trafics, récidive : ce que prévoit la nouvelle loi antidrogue de juillet 2025

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Toxicomanie, trafics, récidive : ce que prévoit la nouvelle loi antidrogue de juillet 2025 illustration

La consommation et le trafic de drogues en Algérie ne sont plus aujourd’hui de simples faits divers isolés. Ils constituent un véritable phénomène de société, aux conséquences sanitaires, sociales, économiques et sécuritaires croissantes. Depuis la loi n° 04-18 du 25 décembre 2004, l’Algérie s’était dotée d’un cadre juridique centré sur la répression des infractions liées aux stupéfiants. Cette loi visait principalement à sanctionner sévèrement les trafiquants et à encadrer l’usage des substances psychotropes, notamment à travers des peines de prison fermes, des mécanismes de poursuite judiciaire et des mesures de confiscation.

Mais en deux décennies, le contexte a profondément évolué :

  • L’apparition de nouvelles drogues synthétiques et de substances plus dangereuses, souvent fabriquées localement ou introduites illégalement à travers les frontières.
  • La multiplication de cas de consommation chez les jeunes, y compris en milieu scolaire, dans des proportions préoccupantes.
  • L’émergence de réseaux criminels organisés, parfois transnationaux, qui utilisent les circuits de drogue pour financer d’autres activités illégales.
  • Une insuffisance des mécanismes de prévention, de soins et de réinsertion des personnes dépendantes, qui limite les chances de rupture durable avec l’addiction.

Dans ce contexte, la loi n° 25-03 du 1er juillet 2025 vient modifier et compléter en profondeur la loi de 2004. Ce texte marque un changement de paradigme : il ne s’agit plus seulement de punir, mais aussi de prévenir, de soigner, de protéger les plus vulnérables, et de renforcer la coordination institutionnelle.

La réforme se distingue à plusieurs niveaux :

  1. Renforcement de la prévention : à travers des tests de dépistage obligatoires dans certains secteurs, l’éducation à la santé, et l’implication des institutions publiques, des médias et de la société civile.
  2. Approche sanitaire de l’addiction : prise en charge médicale renforcée, cure de désintoxication encadrée par les magistrats, droits du patient protégés.
  3. Durcissement ciblé des peines : peines aggravées en cas d’usage de drogues dures, de récidive, ou de circonstances aggravantes (mineurs, établissements scolaires, etc.).
  4. Instruments modernes de lutte : saisie des biens, enquêtes financières, publication des identités, rétribution des informateurs, coopération intersectorielle et internationale accrue.


En somme, cette loi vient répondre à une double exigence : mieux protéger la société, notamment les jeunes et les établissements publics, tout en offrant des solutions durables aux personnes touchées par la dépendance.

Une approche plus globale : de la répression à la prévention et à la prise en charge

Jusqu’à présent, la loi de 2004 mettait surtout l’accent sur les peines infligées aux trafiquants et usagers, sans prendre suffisamment en compte l’aspect médico-social de la toxicomanie. La nouvelle loi change cette approche en intégrant des volets de santé publique et d’accompagnement :

  • L'article 2 bis énumère de nouveaux objectifs, comme la réinsertion des toxicomanes, la sensibilisation des jeunes, et la protection des établissements scolaires.
  • Les articles 5 bis 9 et 5 bis 10 introduisent des tests de dépistage obligatoires pour certains recrutements et pour les élèves (avec accord parental ou du juge), dans une logique de prévention précoce.
  • Les articles 10 à 10 bis 1 précisent le rôle des médecins et juges dans le suivi médical des cures de désintoxication, y compris en milieu non hospitalier, ce qui permet une prise en charge plus souple et adaptée.

Cette évolution montre une volonté de ne plus considérer le toxicomane uniquement comme un délinquant, mais aussi comme une personne à aider pour éviter la rechute ou la marginalisation.

Un durcissement des peines face aux trafics organisés et aux drogues dures

Parallèlement à cette approche préventive, la loi renforce fortement l’arsenal répressif contre les trafiquants, les récidivistes et les bandes organisées, surtout lorsque des mineurs ou des personnes vulnérables sont impliqués.

  • L’article 16 bis 2 prévoit jusqu’à la peine de mort si un mineur est utilisé dans des activités liées aux stupéfiants dans ou autour d’écoles : “La peine encourue est la peine de mort si l’infraction est commise dans ou aux abords des établissements d’éducation, d’enseignement et de formation. »

ou si cela entraîne la mort ou un risque grave pour la santé publique (article 21 bis 2).


  • L'article 21 bis introduit un système d’aggravation automatique des peines pour les drogues dites “synthétiques” ou “dures” : toute infraction liée à ce type de drogue entraîne une sanction plus lourde.
  • L'article 24 bis prévoit même la déchéance de la nationalité algérienne acquise pour les auteurs de certains crimes graves liés à la drogue.

Ce durcissement a pour but de dissuader les réseaux criminels et de marquer une ligne rouge nette contre les trafics lourds, notamment ceux liés au terrorisme ou à la criminalité transnationale.

Une loi plus équilibrée, à la hauteur des enjeux actuels

La loi n° 25-03 de 2025 ne se limite pas à augmenter les peines. Elle marque une nouvelle philosophie dans la lutte contre la drogue, en combinant sévérité pour les réseaux criminels, prévention dans les écoles, traitement médicalisé des addictions et réinsertion sociale des anciens usagers.

Elle introduit aussi des outils modernes comme les tests systématiques, les enquêtes financières, ou encore la publication des identités dans certains cas de flagrant délit (article 34 bis 1), tout en respectant les droits des personnes.

“Le ministère public peut, dans les infractions graves et/ou de flagrants délits prévues par la présente loi, publier des photos et/ou d'autres éléments d'identité des suspects, si cela s’avère nécessaire pour la préservation de la sécurité et de l'ordre publics, pour empêcher la réitération de l’infraction ou pour permettre l’arrestation des suspects. “

En somme, cette réforme rend la loi plus cohérente, complète et adaptée aux réalités actuelles, avec l’ambition de protéger à la fois la santé publique, la jeunesse, et la sécurité nationale.


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