Le prix est l’un des facteurs les plus importants lors d’un achat. Il est possible que les prix varient considérablement, en fonction du type de magasin, du lieu, des marges prises par le commerçant ou encore de la période de l’année (les prix ont souvent tendance à augmenter avant les célébrations de fêtes par exemple : ramadan, aid…). La seconde hypothèse que l’on rencontre fréquemment est également le refus du commerçant d’afficher ses tarifs. Or cela participe à léser le consommateur qui se trouve surpris sans réellement pouvoir se défendre. Comment sont fixés les prix en Algérie ? Que prévoit la loi algérienne pour protéger le consommateur algérien contre ce type de dérives?
L’affichage obligatoire
Pour permettre aux consommateurs de connaître les prix avant d’acheter, la loi algérienne oblige tous les commerçants et artisans à afficher les prix et les tarifs des produits et services. Comme prévu dans l’article 5 de la loi n°04-02 du 23 juin 2004 fixant les règles applicables aux pratiques commerciales : “L'information sur les prix et les tarifs des biens et services à l'égard du consommateur doit être assurée par voie de marquage, d'étiquetage, d’affichage ou par tout autre procédé approprié. Les prix et les tarifs doivent être indiqués de façon visible et lisible.”
Le défaut d’information sur les prix et les tarifs constitue une infraction punie par la loi.
L’exigence d’un affichage complet du prix
Les prix et les tarifs affichés doivent correspondre au montant total que paye le consommateur, le prix doit inclure les éventuels rabais, remises et taxes applicables.
Attention, affirmer qu’il faille afficher les prix, ne signifie nullement que certains tarifs doivent être imposés. L’économie algérienne reste une économie de marché qui répond à la loi de l’offre et de la demande. De ce fait, les prix sont fixés librement en Algérie, sauf pour un certain nombre de produits, dont les prix plafonds sont imposés par l'État.
Quelques conseils basiques préalable à l’achat permettant une protection du consommateur
- Lire attentivement les prix.
- Demander au vendeur d’afficher les prix s'ils ne sont pas affichés (en cas de refus ou de réticence le consommateur a le droit de ne pas effectuer son achat et de changer de magasin, et signaler les faits à la direction de wilaya de commerce).
- Pour les achats importants, il est utile et conseillé au consommateur de prendre le temps de comparer les prix.
Comment comparer les prix
Il est important de savoir faire une bonne comparaison entre le prix des produits. Mais, comme chacun le sait, seuls peuvent être comparés les produits comparables, autrement dit, le produit doit être le même ou équivalent, pour cela :
- Lire les étiquettes sur la composition, les caractéristiques, le poids, etc.
- Prendre en considération la réputation du commerçant, notamment, le service après-vente, la durée de garantie commerciale…
Il est plus délicat de comparer les tarifs de produits conditionnés de façon différente.
- Pour les services sur abonnement : par exemple le gaz, l’électricité, l’eau, le téléphone, les tarifs sont communiqués avant de souscrire à l'abonnement, ensuite les augmentations s’appliquent automatiquement.
- Pour les contrats par souscription : les contrats d’assurance habitation ou auto.
- Pour les travaux, réparations : le prix est négocié directement avec l’artisan ou le réparateur. Le professionnel doit remettre au consommateur un descriptif détaillé de la prestation, les éléments détaillés du prix (main-d'œuvre, des pièces détachées de la bonne marque, déplacement… ), date d’intervention, le détail de la garantie, s’il y a une, et le mode de paiement.
Il est important de garder les tickets de caisse, et de les exiger lors de l’achat, c’est la preuve d’achat du consommateur.
Les pratiques de prix illicites
Pour rappel, les pratiques et manœuvres interdites en matière de prix sont prévues par l’article 6 de la loi n°10-06 du 15 août 2010 modifiant et complétant la loi n°04-02 du 23 juin 2004 fixant les règles applicables aux pratiques commerciales et sont les suivantes :
- faire de fausses déclarations de prix de revient dans le but d'influer sur les marges et les prix des biens et services fixés ou plafonnés ;
- dissimuler des majorations illicites de prix ;
- ne pas répercuter sur les prix de vente la baisse constatée des coûts de production d’importation et de distribution et maintenir la hausse des prix des biens et services concernés ;
- ne pas procéder au dépôt des structures de prix prévues conformément à la législation et à la réglementation en vigueur ;
- favoriser l'opacité des prix et la spéculation sur le marché ;
- réaliser des transactions commerciales en dehors des circuits légaux de distribution.
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