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10 déc. , 2025

Modernisation des infrastructures portuaires en Algérie : concessions, les partenariats public-privé et les responsabilités juridiques

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Modernisation des infrastructures portuaires en Algérie : concessions, les partenariats public-privé et les responsabilités juridiques illustration

La modernisation des ports algériens est aujourd’hui un sujet essentiel, car presque tout le commerce extérieur du pays passe par les installations portuaires. Quand un port fonctionne mal, c’est toute la chaîne économique qui ralentit : les importations coûtent plus cher, les entreprises attendent leurs matières premières, et les exportateurs perdent en compétitivité. Pour éviter cela, l’Algérie a engagé depuis une dizaine d’années une transformation progressive de ses ports : nouvelles règles juridiques, ouverture aux entreprises privées, introduction de technologies modernes et renforcement des normes de sécurité. Même si ces notions peuvent sembler complexes, elles touchent en réalité au quotidien économique du pays.

Pourquoi moderniser les ports ?

Certains ports algériens fonctionnent avec des équipements anciens, des quais saturés ou des procédures encore manuelles. Cela crée des retards, des files d’attente de navires, et des surcoûts importants. Pour moderniser ces infrastructures, il faudrait investir des milliards de dinars : agrandir les quais, acheter des grues modernes, automatiser les systèmes, améliorer la sécurité… Mais l’État ne peut pas financer seul ces opérations.

C’est pour cette raison que le cadre juridique algérien a évolué afin de permettre l’arrivée de partenaires privés, nationaux ou étrangers, pour aider à financer, gérer ou moderniser les installations portuaires. Ces mécanismes s’appuient notamment sur la loi n°18-05 relative aux concessions et l’Ordonnance n°98-05 portant loi de finances complémentaire pour 1998, qui a introduit la possibilité de déléguer la gestion de certaines infrastructures.

La concession portuaire : qu’est-ce que c’est et comment cela fonctionne ?

La concession est un contrat par lequel l’État donne à une entreprise le droit de gérer un terminal portuaire (par exemple, un terminal conteneurs ou un quai pétrolier) pendant une période déterminée.

Elle ne vend pas le port : elle en confie l’exploitation.

Cette démarche est encadrée par :

  • la loi n°18-05 du 2 mai 2018 relative aux concessions,
  • le Code Maritime (Ordonnance 76-80),
  • le Code des Ports (décret législatif 94-13),
  • des décrets exécutifs qui précisent la gestion des ports (par exemple, le Décret exécutif 06-07 sur l’organisation et le fonctionnement des ports).

Dans une concession :

  • l’État reste propriétaire du port,
  • l’entreprise concessionnaire s’engage à investir, moderniser les équipements, former les équipes et améliorer la productivité,
  • elle doit respecter des normes strictes de sécurité maritime, de pollution et de sûreté.

La concession est donc un moyen d’obtenir des investissements privés tout en conservant le contrôle de l’infrastructure.

Les partenariats public-privé (PPP) : une forme plus large de coopération

Le partenariat public-privé va plus loin que la concession.

Dans un PPP, l’État et une entreprise privée construisent ensemble une infrastructure ou un service, chacun prenant une partie des risques et des financements. En Algérie, ce mécanisme s’appuie sur le décret présidentiel n°15-247 sur la commande publique et la délégation de service public, qui permet de confier à des partenaires privés la construction ou l’exploitation d’infrastructures stratégiques.

Un PPP peut servir à :

  • construire un nouveau terminal,
  • moderniser une zone logistique portuaire,
  • digitaliser des systèmes de gestion des navires,
  • créer une zone industrielle proche du port.

L’objectif est d’apporter une expertise technique moderne, tout en garantissant que l’État garde la direction stratégique.

Les responsabilités juridiques : qui répond de quoi dans un port modernisé ?

Les ports sont des zones sensibles : sécurité des navires, sûreté contre les risques terroristes, protection de l’environnement, circulation des marchandises, risques d’accidents…

Pour cette raison, la loi algérienne répartit les responsabilités entre différents acteurs.

1. Le rôle de l’autorité portuaire

L’autorité portuaire (généralement l’Entreprise Portuaire publique) conserve la direction générale. Elle est responsable de :

  • la sûreté (Code ISPS, intégré en Algérie par la réglementation maritime nationale),
  • la sécurité globale du port,
  • le contrôle de la gestion du concessionnaire ou du partenaire privé,
  • le respect des lois algériennes (Code Maritime, Code des Ports).

Elle peut suspendre un opérateur qui ne respecte pas ses obligations.

2. Les obligations du concessionnaire ou du partenaire privé

Le concessionnaire doit :

  • entretenir les équipements,
  • investir selon le contrat,
  • respecter les normes internationales (SOLAS pour la sécurité des navires ; MARPOL pour la pollution),
  • assurer la formation du personnel,
  • répondre des accidents causés par une mauvaise exploitation.

La responsabilité civile et pénale peut être engagée si un accident survient par négligence.

3. Les obligations des armateurs

Les navires qui entrent dans un port algérien doivent respecter :

  • les normes SOLAS (sauvegarde de la vie en mer),
  • les règles MARPOL (pollution),
  • le Code ISPS (sûreté portuaire),
  • les contrôles de l’État du port (Port State Control), prévu par le Code Maritime algérien.

Un navire non conforme peut être immobilisé ou refoulé.

Les normes internationales : pourquoi sont-elles si importantes ?

La modernisation portuaire ne consiste pas seulement à acheter des grues modernes — elle implique aussi un alignement complet avec les normes internationales que l’Algérie a ratifiées, notamment via :

  • SOLAS 1974 (sécurité des navires),
  • MARPOL 73/78 (protection de l’environnement marin),
  • Code ISPS (2004) (sûreté ports-navires),
  • les standards de l’Organisation Maritime Internationale (OMI).

Ces textes sont obligatoires en Algérie car intégrés dans le droit interne.

Ils exigent, par exemple :

  • des systèmes anti-incendie sophistiqués,
  • des procédures strictes d’accueil des navires,
  • des contrôles permanents contre la pollution,
  • la présence de responsables ISPS dans les ports.

Le non-respect peut entraîner l’immobilisation d’un navire, des sanctions financières ou une exclusion temporaire d’un terminal.

La modernisation des ports algériens repose donc sur une combinaison d’investissements, de réformes juridiques et de nouvelles pratiques professionnelles. Les concessions et les PPP permettent d’attirer des opérateurs expérimentés tout en gardant le contrôle public. Les responsabilités sont mieux définies, ce qui protège l’État, les entreprises et les travailleurs. Enfin, l’intégration des normes internationales place les ports algériens sur une trajectoire plus sûre et plus compétitive.

Même si ces mécanismes paraissent techniques, ils ont un impact direct sur l’économie réelle : fluidité des importations, capacités d’exportation, sécurité des navires, attractivité pour les investisseurs et réduction des coûts logistiques. En bref, moderniser les ports, c’est moderniser le pays.


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